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Primates cobayes : plus qu’Air France ou presque

Des manifestations contre le transport de primates destinés aux laboratoires se sont déroulées ce weekend devant les agences d’Air France à Toulouse et Paris, rappelant qu’elle demeure une des rares grandes compagnies aériennes à continuer cette pratique. Nous avons essayé de faire le point sur la question.

Quand United Airlines est devenue en janvier la dernière compagnie d’Amérique du nord à refuser le transport de « primates non-humains », quelques semaines après Air Canada, les associations telles que PETA, Air Souffrance ou BUAV ont rappelé le nombre de plus en plus réduit de transporteurs perpétuant la pratique : parmi elles Air France donc, ainsi que Air India, China Eastern Airlines, Vietnam Airlines ou Philippine Airlines – ces trois dernières basées dans des pays « fournisseurs » de primates.

Air France, à qui nous avons demandé si un changement de politique en la matière était envisagé, n’a pas souhaité répondre à nos questions. Toutefois, la compagnie explique en ligne sa position en matière de transport d’animaux vivants : elle « respecte et se conforme scrupuleusement aux normes édictées par l’Association internationale du transport aérien (IATA), adoptées par l’Union européenne, la Convention sur le commerce international des espèces de la faune et de la flore sauvages menacées d’extinction (CITES) et l’Organisation Mondiale de la Santé Animale (OIE) ».

La compagnie se dit également « particulièrement respectueuse de la Convention de Washington relative aux espèces protégées animales et végétales, dont le déplacement doit obligatoirement reposer sur des motifs scientifiques reconnus et est réglementé à l’échelle mondiale. Air France s’assure que toute étude biomédicale impliquant l’utilisation d’animaux dans les laboratoires avec lesquels la compagnie travaille, est parfaitement conforme avec les législations en vigueur et avec les règles développées par les organisations scientifiques spécialisées dans le domaine du bien-être animal ».

Le texte de la compagnie nationale poursuit : « Air France Cargo refuse le transport si les protocoles d’expérimentation ne sont pas conformes à ces règles et visite tous les clients pour s’en assurer », avant de mentionner le fonds du problème :

« si rien n’autorise une compagnie aérienne à se prononcer sur le bien-fondé de l’utilisation d’animaux dans la recherche biomédicale, alors qu’il est établi collectivement à l’échelle de l’Europe, rien ne l’autorise non plus à refuser ce type de transport réalisé de manière parfaitement légale, avec une abondance de précautions de la part de tous les intervenants. La directive européenne n°86/609 du 8 septembre 2010 précise ainsi que l’utilisation d’animaux vivants demeure nécessaire pour protéger la santé humaine et animale ainsi que l’environnement ».

Mais sa partenaire KLM affirme de son côté ne pas avoir transporté d’animaux de laboratoire depuis au moins dix ans. L’argument légal n’est d’ailleurs pas une exclusivité européenne: Air Canada aura attendu plus d’un an avant que l’Agence du Transport Canadien, indépendante du gouvernement, l’autorise à contrevenir aux règles qu’elle avait elle même établie en 1998. Aux Etats-Unis, une responsable de Continental Airlines avait de son côté publié une tribune en 2011 justifiant l’utilisation des animaux de laboratoire qui « aide à trouver des remèdes contre les maladies ». Continental transportait alors des primates contrairement à United, mais c’était avant leur fusion – et donc la volte-face de janvier, avec la décision d’arrêter ce transport. Les laboratoires des Etats-Unis restent la principale destination des primates, principalement des macaques, dont 70% proviendraient de Chine.

Selon Air Souffrance qui manifestait samedi à Toulouse et Paris, et auparavant à Amsterdam ou Los Angeles, certaines compagnies « refusent tout transport d’animaux vivants, y compris les animaux destinés aux laboratoires mais aussi aux delphinariums et zoos ». Il est donc temps « qu’Air France suive ces exemples, car sur un plan économique comme scientifique, aucun argument n’est valable », poursuit l’association selon qui « aucune compagnie n’a connu de difficultés financières liées à ce changement de politique. Et d’un point de vue scientifique, la vivisection n’est pas valable ».

Les « renoncements » de ces dernières semaines en Amérique du Nord ont couronné une année 2012 également positive selon l’association PETA: Air China, China Southern Airlines et El Al ont affirmé l’année dernière avoir mis fin au transport de primates, rejoignant les Lufthansa, Virgin Atlantic, China Airlines, Cathay Pacific et autres Qantas Airways pour n’en citer que quelques unes (British Airways et Air Mauritius avaient par exemple abandonné le transport des primates en 2005).

La partie n’est en revanche pas encore gagnée pour Air India, qui avait annoncé la fin du transport des primates en août dernier, avant apparemment de changer d’avis deux mois plus tard sous la pression des instituts de recherche du pays.

Quant à Air France, elle aurait arrêté de transporter les primates depuis l’île Maurice, annonçait au début du mois l’Express.mu qui citait la « pression » créée par quelques 68 000 courriels et messages sur les réseaux sociaux…